Cultiver la résilience par le lâcher-prise

Compliqué mais essentiel vers le chemin du bien-être, le lâcher-prise est une force que tout le monde n'a pas la chance d'avoir, il faut un lourd travail sur soi-même pour l'acquérir. Certains peuvent croire que toujours tenir bon nous rend plus fort et j'ai longtemps fait partie de cette catégorie de personne, mais réellement le plus dur reste de lâcher-prise pour rétablir l'équilibre même si cet équilibre peut être le "point zéro"

Je suis passé par une période assez fantomatique sur le blog et les réseaux sociaux depuis quelques mois, ces mois où j'ai ressenti le besoin de cultiver pour la première fois le lâcher-prise. J'ai atteint un point de non-retour engendré par des pensées polluantes, des questions sans réponses, un besoin de tout contrôler sur des situations dont je n'avais clairement aucun contrôle. Et aujourd'hui me voilà libérée de l'impact qu'avaient ces pensées sur mon esprit, mon comportement et sur moi-même.

Dans toute situation, toute relation, si un déséquilibre s'établit, il y a nécessairement un mode de résolution tendant à rétablir l'équilibre.

A certains moments de nos vies, nous rencontrons tous des périodes de “crise”, un point de rupture qui va changer notre vie. Face à ces changements importants, il nous faut alors y faire face afin de retrouver un équilibre. Plusieurs attitudes possibles pour gérer ce point de bascule, soit par la résistance, soit par le déni de la réalité, soit par le lâcher-prise. La dernière étant sans doute la façon la plus efficace. Cette attitude positive qui ne va pas éviter le problème, mais qui va faire en sorte de regarder la situation en face, mais de n’y opposer aucune résistance, l’accepter, en sachant qu’une “crise” n’est qu’un moment passager, une courte période de changement. Ce n’est pas l’attitude la plus facile à adopter je vous l’accorde, mais très certainement la plus efficace. Et lorsque l’on parle de lâcher-prise, on peut parler de résilience dont je parlerais plus loin.

« Certains croient que tenir bon nous rend plus fort, mais parfois le plus dur est de lâcher prise ». - Hermann Hesse -

Le lâcher-prise c’est quoi ?

Comme le définissent Frédérique Van Her et Marie-Laure Cuzacq dans leur livre “Apprendre à lâcher-prise en 35 leçons", c’est l’action qui consiste à laisser de côté ce qui nous empêche d’aller bien. Ce serait donc le fait de se détacher de tout ce qui n’a plus lieu d’être, ce qui nous fait souffrir, nous tourmente inutilement, nous emprisonne, nous empêche d’évoluer… C’est un acte libérateur qui implique un lourd travail sur soi et une volonté d’accepter ses limites, d’accepter de changer d’attitude et de renoncer à l’envie de vouloir tout contrôler.

Le lâcher-prise, sortir du contrôle pour se libérer

Et oui, il y a tout un tas de choses sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle, aucune emprise sur des événements tels que le deuil, la rupture, la maladie, l’indifférence, l’ignorance, l’attente ou la décision d’une personne et bien d’autres encore. Tout un tas d’événements pour lesquels nous sommes impuissants. Le constat de cette impuissance face à ces situations, ces difficultés, est déjà un premier pas dans le lâcher-prise. C’est une étape émotionnelle importante à franchir pour accéder au chemin de la “guérison”.

La mise en pratique est complexe, on se laisse souvent submerger par la colère, la peur, le doute… Moi-même je n’ai jamais su lâcher prise, mais accepter de ne pas y arriver est aussi une façon de le faire.

« Parfois, lâcher prise est un acte plus puissant que de se défendre ou s’accrocher. »

Et à vrai dire, cela a été une véritable prise de conscience pour moi de voir à quel point j’avais du mal à abandonner, à me faire à l’idée que quoi que je puisse faire, il y a des choses pour lesquelles je n'ai aucun contrôle, je ne peux rien changer. Que ce soit pour contrôler des émotions, des situations, des pensées, des sentiments, des moments douloureux ... Je n’ai pas ce pouvoir magique de contrôler ces choses-là qui peuvent parfois mettre le moral au plus bas. Et sans m’y attendre, au moment où j’ai enfin écouté cette petite voix intérieur qui me rabâchait depuis des mois le même refrain, j’ai lâché prise sur ce qui me hantait jusque là, mais pour lequel je n’avais aucun contrôle, aucun pouvoir. J’ai réussi à couper les liens imaginaires auxquels je m'accrochais mais qui m’emprisonnaient chaque jour un peu plus.

“Et puis un jour on s’en fou et ça fait du bien ..”

Comment peut-on réussir à lâcher-prise ?

Il existe de nombreuses façons de lâcher prise, certaines plus propices en fonction des situations et des personnes, à nous de trouver celles qui peuvent nous aider le mieux. En voici quelques-unes que j’utilise parfois

• Couper les liens affectifs en agissant sur notre subconscient. On peut trouver un petit exercice sympa “les bonhommes allumettes” dans l’ouvrage de Jacques Martel “Atma le pouvoir de l’amour” . C’est un outil pour se libérer des liens d'attachement toxiques et des émotions désagréables. C’est une technique très puissante car elle parle à l’inconscient. Vous pouvez trouver cet exercice sur le net.

• Gérer ses pensées parasites : Elles sont un obstacle au lâcher-prise. Pour cela, la méditation de pleine conscience (ou mindfulness) est un bon moyen. Vous pouvez utiliser notamment les applications de méditation guidée “petit bambou” ou “namatata” qui sont gratuites. La pratique de la relaxation ou de la sophrologie est elle aussi un bon moyen pour se détendre.

• Dessiner ses blessures : Encore un petit exercice issu du livre “Petit cahier d’exercices du lâcher-prise” de Rosette Poletti. Il s’agit de dessiner ses blessures sur un cahier en se posant certaines questions comme “Quelle forme à notre blessure ?” “De quelle couleur est-elle ?” “Ses dimensions ?” Puis d’arracher la page et la déchirer, la brûler, s’en débarrasser en imaginant que nos ressentiments et blessures se consument en même temps.

• La décentration: Se focaliser sur autre chose que sur ce qui nous préoccupe ou qui occupe toutes nos pensées.

• Le discours intérieur : Se dire qu’il est temps d’accepter la situation, le changement, se motiver en se parlant comme si on était face à soi-même

• Se centrer sur sa respiration : Imaginer qu’à chaque expiration on repousse sa colère, sa tristesse, ses émotions ou sentiments négatifs et qu’à chaque inspiration on inhale la confiance, la joie, la gratitude. On peut également travailler sa cohérence cardiaque, un exercice de respiration simple qui permet de retrouver calme et sérénité rapidement. Abaisser son rythme cardiaque le temps de 5 minutes fait en sorte que le cœur et le cerveau se synchronisent afin que les émotions négatives aient moins d’impact sur le corps. Le taux de cortisol diminue progressivement et nous lâchons prise plus facilement.

“Accepter ce n’est pas se résigner, mais rien ne vous fera perdre plus d’énergie que de résister face à une situation que vous ne pouvez pas changer.” - Dalaï Lama -

🎧 Véronique Labbé "Lâcher prise "

Du lâcher-prise à la résilience ….

Lâcher prise et rebondir avec sérénité, le pouvoir de mettre du soleil dans sa vie.

La résilience ou l’art de rebondir ..

Je me souviens de ce jour où pour la première fois je découvrais ce mot magique !

Résilience.... Et ce jour-là, je compris que c’était ça qui m’avait empêché de sombrer toutes ces longues années depuis mon enfance. J’avais cette capacité à toujours me relever, quoi qu’il arrive. J’étais résiliente ...

🎧 Emmanuel Moire "Beau malheur"

Une incroyable chanson sur la résilience que j'affectionne particulièrement

" Je peux seulement te dire ... Qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré, que j'ai connu la douleur avant d'être consolé, qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher, que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé ... Tu ne sais pas encore ce que je sais par cœur ... Beau malheur " - Emmanuel Moire -

Nous avons tous des cicatrices pleins la peau et une averse de blessures dans nos souvenirs. Chacun d'entre nous a déjà connu la foudre, des milliers d'orages et des tempêtes.

Je mentirais si je disais n'avoir jamais pensé un jour ne pas me relever. Mais pourtant, malgré l'idée furtive qui m'avait traversé quelquefois l'esprit, j'ai toujours trouvé une raison pour me forcer à avancer, je me suis accroché à quelque chose à chaque fois, juste pour ralentir la chute… Et me relever.

Mais alors la résilience c'est quoi ?

Commençons par le début, le mot "résilience" est un concept physique. Il désigne l'aptitude d'un corps à résister à un choc. Mais ce n'est que depuis un demi siècle environ que les anglo-saxons l'ont appliqué aux sciences humaines et sociales.

Une fois immergée dans le domaine psychologique, la résilience est définie de la manière suivante par l'American Psychological Association :

“Processus d'adaptation à l'adversité, à un traumatisme, à une tragédie, à des menaces ou sources de tension significatives, comme des problèmes familiaux ou de relations personnelles, problèmes de santé sérieux ou situations stressantes professionnelles ou financières.”

D’après Boris Cyrulnik, écrivain du livre "Un merveilleux malheur" la résilience est le moment où une personne subit un traumatisme et va tenter de le surmonter et ainsi mettre en place un processus de résilience.

La résilience n’implique pas le fait de nier l’adversité bien au contraire, nous devons faire face aux événements. Il y a quelques mois maintenant, je me suis retrouvé dans un endroit que je n'affectionne pas beaucoup, par choix bien entendu, car ma santé était en jeu, mais un choix qui entraine des répercussions émotionnelles et psychologiques. Malgré ce choix extrêmement difficile dans la vie d'une femme, j'ai accepté de laisser s'envoler à jamais ce dont j'avais toujours voulu. J'ai fait face à cette situation, face à ce choix, et à ce qu'il entraine, je l'ai accepté et grâce à cette résilience, malgré ce que cela implique, je suis heureuse.

Ce processus dynamique plus ou moins long permet de passer au travers de ces épreuves et même d’en ressortir grandi.

Mais cela ne veut pas dire que ces passages douloureux de nos vies sont oubliés, ni qu'ils n'ont pas changé une partie de ce que nous sommes. La perte d'un frère à dix ans, celle d'un enfant, la violence et un divorce, la maladie, des ruptures et des déceptions à ne plus compter ... J'aurais pu être KO à chaque épreuve, mais je crois que j'en suis ressorti plus forte que jamais. La personne qui vous dira être indemne de ce qu’il à subi conserve en lui une part de déni … Car si on cicatrise, on ne guérit pas pour autant. On apprend simplement à vivre avec et à accepter sans pour autant oublier. On sort toujours transformé d’un traumatisme. Les priorités ne sont plus les mêmes, le désir de vivre renaît avec une force nouvelle.

Différents facteurs dans notre passé influencent notre capacité de résilience. Plus nous sommes sécurisés, rassurés par des liens affectifs forts, une vie sociale riche et capables de prendre de la distance par rapport aux événements de notre vie, meilleure sera notre capacité à rebondir après un traumatisme. L’ampleur du choc, ainsi que sa nature, jouent un grand rôle, tout comme la résonance qu’il éveille en nous. Un accompagnement le plus précoce possible aide à se placer dans l’après, dans ce long cheminement qui fera suite à l’hébétude, au déni ou au repli dans le rêve.

" Le malheur n'est pas une destinée, rien n'est irrémédiablement inscrit. Les résilients le prouvent : on peut toujours s'en sortir ! " - B. Cyrulnik -

Résilience et psychologie positive

Le concept de résilience apporte à la psychologie positive. La psychologie positive, pour sa part, est un domaine de recherche scientifique qui s'est donné pour but d'étudier et de renforcer les émotions positives, celles qui nous permettent de devenir de meilleurs êtres humains, tout en éprouvant une plus grande joie de vivre. La « psychologie positive » est révolutionnaire, elle s’intéresse à ce qui rend les gens heureux. Son objectif est de développer la capacité d’aimer et d’être aimé, de donner du sens à nos actions, d’être responsables de ce que nous pouvons changer, d’être résilient face à ce que nous ne pouvons pas éviter. Elle mets l’accent sur les points forts autant que sur les faiblesses, sur le renforcement des meilleures choses dans la vie autant que sur la réparation du pire. Elle affirme que la bonté humaine et de l’excellence est tout aussi authentique que la détresse et le désordre.

Plusieurs études ont été conduites afin de décrire et de comprendre les aptitudes qui contribuent au bien-être psychologique, notamment comment des personnes ayant fait face à l’adversité continuent de s’épanouir. En ce sens, la résilience est considérée comme une force positive et elle représente un concept central de la psychologie positive

Le Phoenix et son pouvoir de résilience

C’est en Egypte Ancienne qu’apparaissent les premiers témoignages culturels et religieux autour de cette figure et où il est donné forme à cette image que l’on a de nos jours sur la résilience.

L’être humain et le Phoenix présentent de nombreuses similitudes. Cette créature de feu emblématique capable de renaître majestueusement de ses cendres symbolise aussi le pouvoir de la résilience, cette capacité inégalable nous permettant de nous renouveler pour devenir des êtres bien plus forts, bien plus courageux et bien plus lumineux.

Les détails des histoires de Phoenix varient, mais l’idée principale est la même: l’oiseau est conscient du moment où sa vie se terminera, donc, avant sa mort, l’oiseau mystique construit un nid avec des branches et des feuilles aromatiques.

Lorsqu’il est assis dans le nid, il génère de la chaleur jusqu’à ce qu’il prenne feu. L’oiseau est alors consumé par les flammes jusqu’à ce qu’il ne reste que ses cendres. Les légendes disent qu’après trois jours, il reprend vie pour renaître de ses propres cendres, jeune et puissant.

Et c’est ainsi que je compris pourquoi j’étais tant attirée et fascinée depuis mon plus jeune âge par cet oiseau majestueux dessiné sur mon corps ...

“L’homme qui se relève est encore plus fort que celui qui n’est pas tombé.” - Viktor Frankl -

Le mot de la fin ...

La résilience ... beaucoup tentent de la rechercher, d'autres l'effleurent, certains la vivent ...

Pour moi c'est mon super pouvoir

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